Depuis une décennie, et particulièrement après la crise sanitaire, la question du sens au travail est devenue centrale dans la société. ​Ce sujet dépasse les simples considérations sur l’emploi (salaire, durée, etc.) pour s’intéresser à l’activité elle-même. ​Le travail, loin d’être une simple contrainte, peut être une source de bien-être personnel et social, à condition qu’il ait du sens.

Ce sens repose sur 3 dimensions :
l’utilité sociale, la cohérence éthique et la capacité de développement.

Les causes de la perte de sens : la perte de sens du travail est souvent liée à des pratiques qui contribuent à éloigner les travailleurs de la finalité de leur activité, réduisant leur sentiment d’utilité sociale et leur capacité à développer leurs compétences.

Management par les chiffres : la standardisation excessive, les objectifs uniquement chiffrés imposés et les procédures trop rigides réduisent le travail à des tâches techniques, déconnectées de l’engagement humain et de l’intelligence collective.

Automatisation et algorithmisation : dans certains secteurs, comme l’industrie ou la logistique, l’automatisation limite la marge de manœuvre des salariés, réduisant leur capacité de développement et leur sentiment d’accomplissement.

Organisation du travail : les procédures de contrôle et de mesure du temps alloué à chaque acte peuvent intensifier le travail et donner l’impression de mal travailler, voire de maltraiter les bénéficiaires.

Conflits éthiques : le « remords écologique » est un exemple de conflit éthique, où les salariés ressentent que leur travail a des conséquences négatives pour l’environnement.

Changements organisationnels permanents : les réorganisations fréquentes (fusion, acquisition, déménagement, etc.) et le manque de consultation des salariés sur ces changements dégradent le sens du travail.

Absence de participation aux décisions : lorsque les salariés ne sont pas consultés ou écoutés sur les objectifs ou les changements, ils perdent le sentiment d’avoir un pouvoir d’agir sur leur travail.

Les impacts sur la santé : la perte de sens au travail peut avoir des conséquences sur la santé des travailleurs. Elle augmente l’absentéisme et le risque d’épuisement professionnel. Ces effets touchent toutes les catégories sociales, des ouvriers aux cadres et concernent aussi bien les jeunes que les plus âgés.

Comment redonner du sens au travail ? ​

Pour restaurer le sens au travail, il est essentiel de donner aux salariés un pouvoir d’agir sur l’organisation et les finalités de leur activité. ​Cela passe par une gouvernance plus démocratique, des espaces de discussion sur le travail, une meilleure prise en compte des avis lors des changements organisationnels. ​

Une invitation à instituer des temps dédiés à la délibération collective sur le travail pour permettre aux équipes de réfléchir aux impacts et aux objectifs.

Redonner du sens au travail est non seulement une nécessité pour la santé des travailleurs, mais aussi un enjeu politique et social majeur. ​

DICO : SENS ? QUEL SENS ?

Le sens au travail désigne la manière dont une personne perçoit l’utilité, la valeur et l’impact de son activité professionnelle, tant sur le plan personnel que social.

Il repose sur 3 dimensions principales :

01. Utilité sociale :

le travail a du sens lorsqu’il permet de se sentir utile aux autres, en contribuant à des objectifs qui ont une valeur pour la société. ​Par exemple, les métiers du soin ou de l’éducation sont souvent perçus comme ayant une forte utilité sociale.

02. Capacité de développement :

le travail prend du sens lorsqu’il permet de développer ses compétences, d’apprendre et de progresser, tant sur le plan professionnel que personnel.

03. Cohérence éthique :

le sens au travail implique de pouvoir exercer son métier en respectant des règles, des valeurs et une éthique commune. ​Cela inclut la fierté du travail bien fait et le respect des principes moraux.

En résumé, le sens au travail est une combinaison de l’utilité sociale, de l’éthique et du développement personnel. ​Il permet aux individus de se reconnaître dans ce qu’ils font, de se sentir valorisés et de contribuer à des transformations positives dans le monde.