Santé publique France et l’INSERM ont comparé l’évolution des comportements des Français de 1992 à aujourd’hui. Et il apparait que la sexualité des Français a beaucoup évolué ces dernières années ! Les pratiques sexuelles sont désormais plus variées, les rapports moins fréquents, le premier rapport plus tardif, le nombre de partenaires sexuels plus important.
L’âge au premier rapport sexuel
L’âge médian au premier rapport sexuel – c’est-à-dire l’âge auquel la moitié de la population a eu son premier rapport – a légèrement augmenté ces derniers années, atteignant 18,2 ans pour les femmes contre 17,3 ans dans les années 2000. Il est de 17,7 ans pour les hommes en 2023 contre 17,3 ans dans les années 2000.
C’est une inversion de tendance par rapport à celle observée entre le début des années 1960 et le milieu des années 2000, lors de laquelle l’âge médian avait diminué.

Si les filles et les garçons vivent approximativement au même âge cet événement, les caractéristiques du partenaire et les attentes des jeunes attestent d’une expérience toujours fortement genrée.
Les jeunes filles s’initient ainsi plus souvent avec un partenaire plus âgé d’au moins deux ans (la moitié d’entre elles contre un cinquième des hommes) et qui a déjà eu des rapports sexuels.
Un premier rapport moins protégé
En 2023, 75,2% des femmes et 84,5% des hommes utilisent un préservatif lors de leur premier rapport sexuel, des chiffres en baisse. En 2006, plus de 85% des femmes déclaraient se protéger lors du premier rapport sexuel.
La révolution numérique dans les modes de rencontre des partenaires
Avec les avancées technologiques, « les activités sexuelles en ligne se sont massivement développées » ces 20 dernières années.
En 2023, 33 % des femmes et 46,6 % des hommes ont eu une expérience sexuelle en ligne avec une autre personne. Il peut s’agir par exemple de s’être connecté.e à un site de rencontres, d’avoir rencontré un.e partenaire sexuel.le en ligne, ou d’avoir échangé des images ou des vidéos intimes.
En 2016, la part de femmes et d’hommes ayant rencontré un partenaire sexuel via internet était de 9,3%.
La fréquence des rapports en baisse
En 2023, 77,2 % des femmes et 81,6 % des hommes ont déclaré avoir eu une activité sexuelle avec un partenaire dans les 12 derniers mois. En baisse par rapport à 2006 (82,9% pour les femmes et 89,1% pour les hommes) et 1992 (86,4% pour les femmes et 92,1% pour les hommes).
La fréquence des rapports sexuels lors des quatre dernières semaines (ou du dernier mois) a aussi diminué, passant de 8,1 en 1992 à 6,0 en 2023 pour les femmes et de 9,0 en 1992 à 6,7 en 2023 pour les hommes.
Le nombre moyen de partenaires
Le nombre moyen de partenaires sexuels au cours de la vie a augmenté.
Il est passé chez les femmes de 3,4 partenaires en moyenne en 1992 à 4,5 en 2006 et à 7,9 en 2023. Pour les hommes, ces chiffres sont stables entre 1992 et 2006 (11,2 et 11,9 respectivement), et atteignent 16,4 partenaires en moyenne en 2023.
Les pratiques évoluent elles aussi !!!

Des orientations sexuelles plus variées :
La proportion de personnes ayant eu au moins un partenaire du même sexe au cours de la vie a augmenté, atteignant 8,8% chez les femmes et 8,9% chez les hommes.
En 2023, 1,3% des femmes et 2,3% des hommes de 18-89 ans définissent leur sexualité comme homosexuelle, 2,8% des femmes et 2,3% des hommes se disent bisexuels et 1,5% des femmes et 0,6% des hommes se considèrent pansexuels.
L’acceptation sociale de l’homosexualité et de la transidentité progresse :
69,6% des femmes et 56,2% des hommes considèrent que l’homosexualité est une sexualité comme les autres, 41,9% des femmes et 31,6% des hommes considèrent que la transidentité est une identité comme une autre.
La contraception en mutation :
Si la couverture contraceptive reste stable – 91% des femmes de 18 à 49 ans ont recours à un moyen de contraception – la « distribution des méthodes contraceptives évolue », avec une baisse de l’utilisation de la pilule et une augmentation du recours au Dispositif Intra-Utérin (DIU = stérilet) et au préservatif.
Le DIU est ainsi devenu la méthode de contraception la plus utilisée (27,7%), suivi de la pilule (26,8 %) et du préservatif (18,6%). Un changement qui révèle « une désaffection croissante envers la pilule ».
En 2005, plus de la moitié des femmes (55,8%) recouraient à la pilule contraceptive, proportion qui a chuté à 36,4% en 2016, puis à 26,8% en 2023.
Les autres méthodes (retrait, calcul des dates, ogino, diaphragme) représentent 7,5% des pratiques, et l’utilisation de l’implant contraceptif reste marginale, avec 4,4% d’utilisatrices.
Comment bien choisir sa contraception ?
Entre pilule, préservatif, stérilet, implant, cape, anneau, thermomètre, appli… c’est pas un menu de restaurant, c’est toutes les options de la contraception ! Y’en a pour tous les goûts !
Et spoiler : c’est pas qu’une affaire de filles. La responsabilité, c’est comme le plaisir : ça se partage à deux !